mercredi 30 juin 2010

Pour ceux qui croient qu'il faille justifier....


... les manifestations contre le capitalisme. Au Bangladesh, des policiers battent un enfant qui proteste ses conditions de travail avec les autres ouvriers du textile.

Une activité à faire avec les élèves de tout âge (mes grands dans la vingtaine apprécient bien)

Activité suggérée

1. Demandez aux élèves d’examiner l’étiquette de leurs vêtements et de leurs souliers et de noter le nom du pays où ils ont été fabriqués.

2. Demandez aux élèves de nommer ces pays et dressez une liste au tableau. (Les pays les plus fréquemment nommés pendant cet exercice sont : la Chine, Hong Kong, Taïwan, l’Inde, le Pakistan, l’Égypte, le Salvador, le Vietnam, Singapour, le Guatemala, le Honduras, l’Indonésie, etc.)

3. Demandez ensuite aux élèves d’identifier le matériel utilisé dans la fabrication de ces items.

4. Demandez ensuite aux élèves d’émettre des hypothèses quant aux conditions de fabrication de ces items. Par exemple :

• Pourquoi ce produit est-il fabriqué à cet endroit ?
• Les ouvriers qui ont fabriqué cet item reçoivent-ils au moins un salaire de subsistance ?
• Ont-ils des conditions de travail décentes ? Des congés de maladie ? Des congés de maternité ? Des assurances en cas de blessures ?
• Quel est le coût de production réel de cet item ?
• Combien a-t-il coûté à l’achat ?
• Quelle compagnie vend se produit ?
• Quel est l’impact de la production de ce produit sur l’environnement ? Dans quel genre d’emballage est-il présenté dans les magasins ? Comment a-t-il été acheminé jusqu’au magasin ? Quel processus de transformation est requis pour le fabriquer ?

5. Distribuez la fiche d'infos suivante aux élèves.


À quel prix mes souliers ?

Les informations suivantes réfèrent à la production d’une paire d’espadrilles de marque bien connue.

Salaire quotidien moyen d’un travailleur indonésien fabriquant ces souliers : 1, 10 $
Salaire quotidien moyen d’un travailleur chinois fabriquant ces souliers : 2,00 $
Salaire quotidien moyen d’un travailleur vietnamien fabriquant ces souliers : 1, 60 $


Revenu annuel de la compagnie : 9 milliards $
Valeur des actions du PDG de la compagnie : 4,5 milliards $
Budget annuel de publicité de la compagnie: 786 millions $
Salaire annuel payé à l’athlète étoile qui fait la promotion de ces souliers : 20 millions $


Coût des souliers à l’achat : 125 $
Coût de production des souliers : 5 $


Poser les questions suivantes:


Pourcentage du budget de publicité requis pour doubler le salaire des 80 000 employés de cette compagnie en Indonésie pour un an :

Profit de la compagnie par paire de souliers :

Nombre de journées de travail requises pour qu’un travailleur vietnamien puisse acheter une paire de ces souliers ?

Selon toi, pourquoi cette compagnie choisit-elle de fabriquer ses souliers en Asie ?

Selon toi, pourquoi les salaires sont-ils si faibles dans ces pays ?


Pour les réponses, m'envoyer un courriel

En faveur des libertés civiles

lundi 28 juin 2010

Bilan G8/ G20

AJOUT:
à lire absolument violations flagrantes des droits de la personne, brutalité policière...


C'est le temps du bilan:

Violence envers les gens/violation des droits de la personne
- le journaliste Jesse Rosenfeld du prestigieux Guardian britannique battu par les policiers, malgré le fait qu'il se soit identifié;
- le journaliste Steve Paikin (TVO) évincé du site de la manifestation pacifiste pour avoir tenté de documenter la brutalité policière (il a vu un manifestant se faire battre sans aucune provocation)
- une militante de Québec solidaire arrêtée
- le journaliste Jesse Freeston du The Real News Network frappé au visage d'un coup de poing par un policier
- plus de 600 arrestations, dont plusieurs alors que les gens dormaient dans un dortoir de l'Université d'Ottawa

Violence contre des biens matériels
- deux voitures de patrouille incendiées et une dizaine de vitrine fracassées, sous les yeux de policiers qui ont choisi de laissez faire ceux-là (justification oblige) mais d'arrêter les manifestants pacifistes assis dans un parc !!???

Des promesses tièdes, des engagements non-contraignants avec des cibles pour lesquels certains pays ont déjà demandé des exemptions, alors que seulement 60 % des objectifs du millénaire (de 2000) ont été atteints...

l'image du Canada ternie par la répression de ses «forces de l'ordre»

est-ce que cela valait 1,2 milliard $ ?

samedi 26 juin 2010

Vigilance critique, citoyens !


(Photo du Toronto Star)
1,2 milliard de dollars pour le Sommet du G-8. 900 millions pour la sécurité. Une démonstration presque quotidienne dans les médias de l’arsenal des policiers – canons à son, fusil à balles de caoutchouc, gaz lacrymogène, canons à eau, etc. Un sommet en plein cœur de Toronto, la pire erreur stratégique lorsqu’il s’agit de sécurité selon Michel Juneau-Katsuya, interviewé sur les ondes de Radio-Canada hier.


Deux jours avant le début officiel du Sommet, un appel à la vigilance critique des médias et des citoyens s’impose. Il est fort probable que le gouvernement Harper, déjà connu pour sa militarisation de la société canadienne, cherche à justifier ses dépenses excessives et grotesques pour la sécurité. Un sommet sans aucun dérapage ne saurait faire l’affaire. Comme nous l’avons vu lors du Sommet sur le partenariat pour la prospérité et la sécurité à Montebello en 2007, le gouvernement n’hésite pas à faire appel aux agents provocateurs («Des document internes de la Sûreté du Québec (SQ) obtenus en vertu de la Loi d'accès à l'information lèvent le voile sur l'étendue de l'opération de surveillance des manifestants lors du Sommet de Montebello, en 2007: 26 agents civils étaient sur place, jour et nuit, dans le cadre de cette opération baptisée «Flagrant délit». L'organigramme de «Flagrant délit» comprend une équipe de jour, pour encadrer les manifestations, et une équipe de nuit, pour surveiller les militants qui avaient érigé des campements de fortune sur le site du Sommet. Il comprend les noms de 35 policiers de la SQ imbriqués dans la hiérarchie: deux responsables, deux chefs de groupe, cinq chefs de section et 26 agents, parmi lesquels figurent au moins trois agents qualifiés de «provocateurs», et qui avaient été démasqués lors des manifestations en marge du Sommet.» Le Devoir, 14 mars 2009).



Alors que des milliers de manifestants soucieux de justice sociale se déplacent justement vers Toronto en provenance du monde entier pour protester contre la répression des droits et libertés civiles, le gouvernement Harper construit son État policier. Dans ce contexte, je suggère aux Canadiens d’accueillir avec scepticisme et esprit critique tout message qui laisserait entendre que ces manifestants sont des gens violents et dangereux pour la société canadienne, plutôt que des citoyens qui agissent selon leurs droits, dans un souci de contribuer à un monde meilleur et plus juste. Il importe aussi de se questionner quant à toute «casse» qui pourrait subvenir. Ceux qui ont le plus a gagné d’une telle situation ne sont certainement pas ceux que le gouvernement a travaillé si fort à démoniser ces derniers jours…

mercredi 9 juin 2010

Formation initiale des enseignants - le «Pourquoi» avant le «Comment»

Je suis à préparer une étude sur l'impact des approches démocratiques en enseignement universitaire. Ce faisant, je suis tombée sur un article qui expliquait l'approche de la Faculté des sciences de l'éducation de l'Université de Moncton, engagée dans le renouvellement de ses programmes de formation des enseignants. Le processus par lequel les membres de cette faculté sont passés pour ce faire est particulièrement inspirante, dans la mesure où ils se sont d'abord questionnés sur la vision globale de la pédagogie qu'ils souhaitaient adopter pour guider leurs interventions éducatives et qu'ils souhaitaient voir transposée dans la pédagogie construite par les étudiants.

C'est un travail essentiel, qui assure non seulement cohérence dans la formation des enseignants, mais qui soutient ces derniers dans leur gestes transformateurs au sein des écoles. Le défi était de taille, selon les auteurs :
«Cette vision devait être assez englobante pour servir de cadre conceptuel et tenir compte d'enjeux multiples, assez flexible pour respecter une multitude de points de vue relatifs à l'apprentissage et à l'enseignement, assez précise pour permettre une synergie d'actions éducatives cohérentes et complémentaires, assez universelle pour intégrer de nouvelles valeurs sociétales et de nouvelles perspectives sur le changement en éducation, et assez mobilisatrice pour amener le corps professoral, les étudiants et les étudiantes, de même que les intervenants et les intervenantes partenaires à vouloir cheminer ensemble dans leur développement professionnel et à oeuvrer ensemble à améliorer le système éducatif. Il est évident qu'une telle vision de la pédagogie relève de l'idéal, voire de l'utopie. Nous pensons néanmoins qu'une vision de l'idéal en matière de pédagogie peut être mobilisatrice si elle intègre un certain nombre de valeurs universelles comme, par exemple, celles qui contribuent à l'épanouissement de la personne et à la construction d'un monde meilleur. » Je suggère que si l'on ne démarre pas un tel processus en se penchant sur l'idéal-type et sur le pourquoi de l'éducation et de la formation des enseignants, tout effort de renouvellement des programmes sera en vain et inefficace.

Le résultat de leurs efforts est la pédagogie actualisante, qui combine les approches autonomisantes sur le plan individuel et la pédagogie critique sur le plan collectif. Je m'y reconnais et y reconnais également un potentiel remarquable de transformation sociale. La cohérence semble particulièrement favorisée par cette approche, puisque les impératifs de la pédagogie critique requiert l'autonomie.

«Aux éléments socialisants de l'activité éducative en tant que processus de transmission culturelle, la pédagogie actualisante ajoute, en opposition dialectique, l'action éducative qui libère, responsabilise et rend l'élève autonome. Celui-ci, tout en apprenant à intégrer sa culture et à apprécier cet héritage qui lui est transmis, développe aussi son autonomie, c'est-à-dire d'une part, l'habileté à porter un regard critique sur les idées et les valeurs émises par sa culture et d'autre part, à prendre en charge sa propre destinée (FSE (1999, pp. 14-15)»

dimanche 6 juin 2010

Les enseignants sont dangereux (et doivent le devenir encore plus)

C'est un fait. Les enseignants sont dangereux. Pour le statu quo, pour les puissants... Entre leurs mains se trouvent soit le maintien et la reproduction du statu quo (donc, le maintien du pouvoir de l'élite et des conditions actuelles de l'asservissement de la société à leurs intérêts) soit son renversement.

Stage, Muller, Kinzie, and Simmons (1998, p. 57) précisent: “Education’s role is to challenge inequality and dominant myths rather than socialize students into the status quo. Learning is directed toward social change and transforming the world, and ‘true’ learning empowers students to challenge oppression in their lives»


Le hic, c'est que l'on a enterré les enseignants sous une telle pile de travail, on les a placés dans une telle lutte pour affirmer à la fois leur légitimité, leur professionnalisme et leur pertinence sociale, que ce pouvoir a été perdu de vue.

C'est pourquoi j'appuie les enseignants qui seront en grève demain, qui revendiquent leur juste place et leur juste valeur... et que je les incite à devenir plus dangereux encore et à s'approprier ce pouvoir qui est le-leur - celui d'ouvrir aux générations qui passent par leur classe les portes du pouvoir collectif pour le changement social.
Comme le propose Aronowitz (1993, pp. 8–9) “[...] to offer a system in which the locus of the learning process is shifted from the teacher to the students. And this shift overtly signifies an altered power relationship, not only in the classroom but in the broader social canvas as well.”

Des lectures pour y arriver

Études de cas en pédagogie critique
Ressources en pédagogie critique
Pour une pédagogie critique en société
Une pédagogie interculturelle de transformation sociale

samedi 5 juin 2010

Nouvelles de Gaza - l'impunité totale

Les services de nouvelles rapportent ce matin que le navire d’aide humanitaire MV Rachel Corrie, nommé en l’honneur d’une pacifiste américaine écrasée par un bulldozer israélien dans la bande de Gaza, a été intercepté par les forces armées israéliennes. Il est estimé par les organismes internationaux que seulement 25 % des fournitures de base atteint la bande de Gaza en raison du blocus israélien.

Les neuf corps des travailleurs humanitaires assassinés ont fait l’objet d’une autopsie. Au total, 30 balles de 9 mm ont été tirées dans le corps de ces 9 personnes et la majorité des tirs égaient à courte portée (quelques centimètres). Plusieurs des blessures par balles étaient à l’arrière de la tête ou encore dans le dos, ce qui suggère une exécution ou que les activistes ont été abattus alors qu’ils tentaient d’échapper à l’assaut des commandos. Un photographe à bord du navire était assis lorsqu’il a été atteint d’une balle entre les yeux.


Selon Juan Cole «Targeting photographers suggests suppression of evidence of a crime, not self-defense. Multiple shots from close range also sounds more like venting than like self-defense. If you were menaced by an advancing crowd, would you stand around shooting the same person 4 times? Would you bother to shoot anyone in the back? (Remember, the shots came from close range, so it wasn’t that people were killed accidentally at a distance when the commandos missed their close-up target).»

Les travailleurs humanitaires ayant survécu à l’assaut indiquent que 6 personnes manquent toujours à l’appel, ce qui porterait le nombre de morts à 15 et non 9. La radio de l’armée israélienne rapportait lundi que 16 personnes avaient été tuées. Juan Cole spécule «You wonder if they had an impromptu burial at sea to get rid of the evidence (forensic analysis of the bodies would be eloquent about Israeli tactics)»

jeudi 3 juin 2010

Est-ce que les élèves français doivent étudier les mémoires du Général de Gaulle ?

Tempête en France - 1 500 enseignants ont signé une pétition contre l'inclusion des mémoires de Charles de Gaulle (Le Salut) comme «oeuvre littéraire» obligatoire pour le baccalauréat. Les enseignants dénoncent le déséquilibre politique et idéologique créé par cette prescription curriculaire où les mémoires de De Gaulle figurerait comme l'unique cas de mémoires politiques dans le cursus.

«Proposer De Gaulle aux élèves est tout bonnement une négation de notre discipline. Nul ne songe à discuter l'importance historique de l'écrit de De Gaulle : la valeur du témoignage est à proportion de celle du témoin. Mais enfin, de quoi parlons-nous ? De littérature ou d'histoire ?", est-il écrit dans cette pétition. "Nous sommes professeurs de lettres. Avons-nous les moyens, est-ce notre métier, de discuter une source historique ? D'en dégager le souffle de propagande mobilisateur de conscience nationale ? Car il s'agit bien de cela : aucun thuriféraire du général ne songerait à comparer l'écriture des Mémoires de guerre au style et à la portée de tout autre mémorialiste si l'on veut rester dans ce genre littéraire", poursuit la pétition.»

Personnellement, je suis convaincue que les enseignants de littérature ont les outils intellectuels nécessaires pour évaluer l'oeuvre selon les critères de littérarité et les règles de l'art - ils sont sans doute doués pour l'aborder de façon sociocritique, par exemple. La théorie littéraire est riche d'histoire et de perspective historique ...

Le hic, c'est que si Le Salut de De Gaulle est la seule interprétation présentée aux élèves d'une époque si critique à l'histoire, c'est inacceptable, je comprends la critique contre le déséquilibre causé par cette prescription curriculaire et j'appuie en ce sens les enseignants pétitionnaires.

mardi 1 juin 2010

Pour un homme avec un gros marteau, tous les problèmes ont l'air d'un clou

Amos Oz, intellectuel israëlien, dans le New York Times

«Israel’s siege of the Gaza Strip and Monday’s violent interception of civilian vessels carrying humanitarian aid there are the rank products of this mantra that what can’t be done by force can be done with even greater force. This view originates in the mistaken assumption that Hamas’s control of Gaza can be ended by force of arms or, in more general terms, that the Palestinian problem can be crushed instead of solved.

But Hamas is not just a terrorist organization. Hamas is an idea, a desperate and fanatical idea that grew out of the desolation and frustration of many Palestinians. No idea has ever been defeated by force — not by siege, not by bombardment, not by being flattened with tank treads and not by marine commandos. To defeat an idea, you have to offer a better idea, a more attractive and acceptable one.

Thus, the only way for Israel to edge out Hamas would be to quickly reach an agreement with the Palestinians on the establishment of an independent state in the West Bank and Gaza Strip as defined by the 1967 borders, with its capital in East Jerusalem. Israel has to sign a peace agreement with President Mahmoud Abbas and his Fatah government in the West Bank — and by doing so, reduce the Israeli-Palestinian conflict to a conflict between Israel and the Gaza Strip. That latter conflict, in turn, can be resolved only by negotiating with Hamas or, more reasonably, by the integration of Fatah with Hamas.

Even if Israel seizes 100 more ships on their way to Gaza, even if Israel sends in troops to occupy the Gaza Strip 100 more times, no matter how often Israel deploys its military, police and covert power, force cannot solve the problem that we are not alone in this land, and the Palestinians are not alone in this land. We are not alone in Jerusalem and the Palestinians are not alone in Jerusalem. Until Israelis and Palestinians recognize the logical consequences of this simple fact, we will all live in a permanent state of siege — Gaza under an Israeli siege, Israel under an international and Arab siege.»

Only politicans are silent (seuls les politiciens sont silencieux)

«It is a fact that it is ordinary people, activists, call them what you will, who now take decisions to change events» Robert Frisk
The Independent, 1 juin 2010




«And today? It was people – ordinary people, Europeans, Americans, Holocaust survivors – yes, for heaven's sake, survivors of the Nazis – who took the decision to go to Gaza because their politicians and their statesmen had failed them. [...] For it is a fact, is it not, that had Europeans (and yes, the Turks are Europeans, are they not?) been gunned down by any other Middle Eastern army (which the Israeli army is, is it not?) there would have been waves of outrage.

And what does this say about Israel? Isn't Turkey a close ally of Israel? Is this what the Turks can expect? Now Israel's only ally in the Muslim world is saying this is a massacre – and Israel doesn't seem to care.
But then Israel didn't care when London and Canberra expelled Israeli diplomats after British and Australian passports were forged and then provided to the assassins of Hamas commander Mahmoud al-Mabhouh. It didn't care when it announced new Jewish settlements on occupied land in East Jerusalem while Joe Biden, the Vice-President of its erstwhile ally, the United States, was in town. Why should Israel care now?

How did we get to this point? Maybe because we all grew used to seeing the Israelis kill Arabs, maybe the Israelis grew used to killing Arabs. Now they kill Turks. Or Europeans. Something has changed in the Middle East these past 24 hours – and the Israelis (given their extraordinarily stupid political response to the slaughter) don't seem to have grasped what has happened. The world is tired of these outrages. Only the politicians are silent. »