jeudi 22 mai 2008

Reportage sur le redoublement

J'espère que les Québécoises et Québécois ont été nombreux à écouter l'excellent reportage d'Anne Panasuk à Radio-Canada portant sur le redoublement et son alternative vivement plus intelligente, la différenciation pédagogique. Les enseignantes présentées dans le reportage étaient ravies d'avoir pris le virage de la différenciation, la direction de la Commission scolaire (des Affluents, si je ne m'abuse, mais corrigez-moi si j'ai tort) était décidée et rigoureuse dans sa démarche qui étaient appuyée des recherches scientifiques qui démontrent depuis des décennies que LE REDOUBLEMENT N'A AUCUN EFFET POSITIF ET EST UN DÉTERMINANT MAJEUR DES DIFFICULTÉS D'ADAPTATION PSYCHOSOCIALE.

Aussi vraiment intéressant dans le reportage, l'analyse d'un chercheur qui expliquait que les pays qui pratiquent le plus le redoublement sont des pays à forte tradition catholique (il a nommé la France, la Suisse, l'Italie, entre autres)

hum... vestiges des Jésuites et de leur régulation sociale ?

Déniché sur le site de la CS des Affluents

«Les écoles qui ont un taux élevé de redoublement sont de tendance plus bureaucratique et les enseignants semblent travailler plus isolément. Il semble aussi que le redoublement de la maternelle (ou d'un autre niveau) est un avantage pour l'enseignant de 1re année (ou d'un niveau supérieur donné) et que le renvoi à un niveau inférieur est aussi une pratique de cette tendance.

«Certains élèves ne maîtrisant pas tous les objectifs de la classe précédente posent, aux yeux des enseignants qui les reçoivent, des difficultés encore plus grandes lorsqu'elles ou ils sont promus. Dans certains milieux, on reproche même aux collègues leur manque de rigueur lorsqu'ils donnent une «chance au coureur» en autorisant le passage d'un élève en difficulté à la classe supérieure. La crainte d'être qualifiés d'enseignants trop permissifs peut influer sur les décisions relatives au passage ou au classement». (1)

Au contraire, dans les écoles où le taux de redoublement est faible, les enseignants collaborent avec les autres et tiennent davantage compte des différences individuelles. Ils suscitent davantage la participation des parents et des autres ressources humaines pour jouer un rôle de tuteur auprès des élèves qui ont certaines difficultés.»

Autre preuve concrète que l'approche démocratique et collaborative l'emporte sur la hiérarchie (lire à ce sujet les excellents articles de Gustvsen et de Pasmore sur l'effet de la bureaucratie et de la hiérarchie sur l'organisation du travail et sur les travailleurs, dans Reason et Bradbury (2006). Handbook of Action Research).

Sources citées

Ministère de l'Éducation du Québec, Les pratiques du redoublement à l'école primaire : document de travail, 1994, p. 38

3 commentaires:

Anonyme a dit…

"LE REDOUBLEMENT N'A AUCUN EFFET POSITIF ET EST UN DÉTERMINANT MAJEUR DES DIFFICULTÉS D'ADAPTATION PSYCHOSOCIALE"

Le redoublement a rarement des effets positifs. Mais dire qu'il est un déterminant majeur des difficultés d'adaptation sociale est un raccourci un peu facile. Toutes les études un tant soit peu sérieuses sur le redoublement sont de nature corrélative. En ce sens, ce qu'elles démontrent c'est que l'occurence simultanée ou consécutive du redoublement dans le parcours scolaire d'un jeune et l'apparition de difficultés de différentes nature est dû à autre chose qu'au hasard. Aucune relation directe de cause à effet n'a pu être démontrée. L'hypothèse la plus sérieuse qu'on peut soutenir en pareil cas, c'est de supposer, je reprends votre exemple,que le redoublement et les difficultés d'adaptation sociale peuvent être deux effets d'une même cause. Et il est plausible que l'absence de différentiation en classe soit l'une de ces causes, comme le milieu social d'origine, le niveau de scolarité des parents, etc.

Stéphanie Demers a dit…

Dans mon travail comme chercheure en adaptation psychosociale, je me suis référée à un nombre important de recherches qui vont au-delà de la simple corrélation en ce qui concerne le redoublement et les troubles d'daptation (en outre, l'excellent travail de Janosz et Leblanc). Les instruments de mesure qui servent à dépister les difficultés d'adaptation socioscolaires comportent presque toujours des sous-échelles de retard scolaire, défini surtout par le redoublement. C'est un indicateur de décrochage et de difficulté d'adaptation dans un nombre important d'outils psychométriques. Est-ce que d'autres facteurs peuvent expliquer les problèmes d'adaptation ? Oui, et ils sont légions. Il n'en demeure pas moins que la corrélation avec le redoublement est assez significative qu'il sert aujourd'hui d'indicateur pour dépister ces problèmes chez les élèves dans plusieurs pays du monde où cette pratique existe.

Anonyme a dit…

en 2014 est urgent que le ministere en education se reveille et et bouge abolir le redoublement scolaire plus sa va plus de jeunes decroche et leurs volent leurs ambitions