mardi 10 juin 2008

La pieuvre fait des vagues

Je suis très émue. J'ai envoyé cette semaine le lien du livre virtuel «La pieuvre» élaboré par les élèves de la classe de Madame Marie-France, dont mon fiston, à la tante de ce dernier, qui enseigne à des élèves de première année à Montréal.

Vous vous souvenez peut-être que je parlais récemment de l'importance de provoquer des intentions de communication réelle ?

La tante géniale de Félix a présenté «La pieuvre» à ses élèves. Qui ont ressenti le désir d'entrer en communication avec Félix et ses co-auteurs. je viens de recevoir à la maison une grosse enveloppe de messages et de dessins des amis de la classe de la tante de Félix. Il ne l'a pas encore vue, je vous promets de vous faire part de sa réaction. Il les apportera à l'école demain. Vous pouvez penser à quelque chose de plus valorisant pour des petits du préscolaire que de savoir que des amis ailleurs, au Québec, ont lu leur livre ? Plus encore, qu'ils ont souhaité y réagir ?

Je suis allée voir Madame Marie-France pour lui dire qu'il s'agisse des élèves de Montréal ou des profs et conseillers pédagogiques du collégial, «La pieuvre» a fait des vagues. Je voulais aussi lui dire qu'elle était une enseignante exceptionnelle et un modèle de pratiques exemplaires.

Ce n'est pas facile de planifier une année de merveilles et de découvertes pour des enfants. Il est encore moins facile de faire en sorte que cette année soit aussi signifiante au plan des apprentissages méthodologiques, disciplinaires, langagiers et socioaffectifs. Tout ça en soignant des bobos et des peines. Madame Marie-France n'a pas choisi de détenir la vérité absolue et de se tenir devant les enfants pour leur dire où aller. Elle a choisi de se tenir à côté d'eux, de leur fournir les outils nécessaires pour qu'ils trouvent leur propre chemin, d'applaudir leurs succès, les ouvrir au monde et leur faire apprendre de leurs erreurs.

et j'en suis éternellement reconnaissante

lundi 9 juin 2008

Pour améliorer la qualité du français au primaire

La ministre Courchesne veut améliorer la qualité du français au primaire. Je propose qu'au lieu de ramener les dictées sans réfléchir et sans en fouiller les fondements pédagogiques, qu'on reconnaisse que le français est le véhicule des idées. C'est simple... nos idées sont passagères du véhicule langagier. Il peut s'agir d'un véhicule de luxe (éloquent, structuré, pertinent et précis) ou d'un citron (simpliste, désorganisé et non-pertinent, imprécis).

l'important, c'est de provoquer des situations où la motivation à communiquer ses idées est omniprésente. Un désir réel de faire sortir de la classe les apprentissages, les points de vue, les prises de position, le quotidien des élèves. Ceci signifie aussi que la lecture doit être précédée d'une intention claire et issue des élèves. Pas question d'imposer 3 pages sans que ces dernières ne soient rattachées à un besoin réel de l'élève en quête de réponse à une situation-problème.

C'est pourquoi l'amélioration de la qualité du français doit passer par les TICS. Premièrement, parce que c'est la route par excellence pour sortir le véhicule de son garage (je pousse l'analogie ;-)), c'est une route connue des élèves le long de laquelle on trouve une panoplie de services différents, d'écoles de conduite particulièrement intéressantes (pour développer nos compétences technologiques et langagières et améliorer la performance de notre bolide, entre autres en communiquant avec d'autre conducteurs).

Deuxièmement, les TICS fournissent l'auditoire nécessaire à toute intention de communiquer. Les TICS ouvrent la porte de la communauté aux élèves, c'est tout le village qui les encourage, qui les suit dans leurs élans, qui répond à leurs interrogations. Les TICS fournissent aussi les intentions de communication. Avez-vous consulté les sites de correspondances internationales dernièrement ? Ce sont des milliers de classes qui cherchent des amis pour partager leur quotidien et s'ouvrir à d'autres réalités.

Laissons les dictées à M. Pivot, cherchons à créer des situations-problèmes qui incitent les élèves à s'improviser mécaniciens du véhicule de leurs idées.

dimanche 8 juin 2008

Freinet et les TICS...

... devraient être abordés ensemble, lorsqu'il s'agit de la formation des enseignants.

L'engouement des étudiants en formation des enseignants pour la pédagogie de Freinet (vraiment, quand je dis engouement, je veux dire qu'ils et elles en tombent amoureux) me portent à croire que le cours Histoire et théories de l'éducation (qui est un cours de première session) peut ouvrir la porte de façon particulièrement fortuite à l'intégration des TICS.

Si l'imprimerie de Freinet est l'intégration de la technologie pour donner sens aux apprentissages réalisés dans l'exploration de la communauté et pour développer les compétences langagières (lire, écrire), les TICS se trouvent être analogues à cette imprimerie, d'une part, et à la communauté, d'autre part. Sans compter toutes les occasions de démocratisation de la salle de classe (pour les conseils de coopération, par exemple, un forum) possibles avec les TICS.

Ainsi, le désir intrinsèque de communiquer, que Freinet avait compris comme nul autre avant, a sont véhicule dans les TICS comme dans le journal de classe. Ça peut avoir l'air niaiseux, mais l'intégration des TICS n'est pas une priorité chez les enseignants en formation, qui voient mal le sens de cet outil pédagogique. Ils ont besoin de l'ancrer dans de la pédagogie «dure» et référentielle. L'enthousiasme des étudiants pour Freinet que je remarque depuis trois ans me porte à croire que c'est le point d'ancrage dont ils ont besoin pour voir l'intégration des TICS comme un acte foncièrement pédagogique et les TICS comme un outil aussi essentiel que les livres.

jeudi 5 juin 2008

Il ne faudrait surtout pas que les élèves aient des opinions

Aux États-Unis, un enseignant est renvoyé parce qu'il a développé le sens critique de ses élèves qui ont refusé de se soumettre à un de la pléthore examens standardisés qui leur sont imposés pendant l'année scolaire.

Extrait de l'entretien entre Amy Goodman et Juan Gonzalez au sujet de cette histoire, sur Democracy Now !

AMY GOODMAN : “New York 8th-Graders Boycott Practice Exam But Teacher May Get Ax.” He was fired, and what happened?
JUAN GONZALEZ: Yeah. Well, this is an amazing story in the South Bronx at an intermediate school. Last week, 160 out of 165 eighth graders in six classes boycotted a standardized—a practice test for a state test, because they were sick and tired of the constant testing that they’ve been submitted to over the years. They’re constantly, they say, being pulled out of their classes for standardized tests, sometimes for practice tests, sometimes just for dummy tests that the testing companies are trying to try out on students. And so, the entire eighth grade of this one intermediate school rebelled. They refused to take the test. They handed in a petition demanding an end to the oppression of all these tests.

And the response of the local principal was to fire the social studies teacher, because somehow she felt that he had instigated all of this. The students I interviewed said that they did it because they’ve been taught critical thinking and that they’ve decided that this kind of testing juggernaut has to be challenged.

AMY GOODMAN: Douglas Avella has been fired?

JUAN GONZALEZ: Well, yes. He was a probationary teacher. The principal removed him from the classroom the day of the boycott and has now notified him yesterday that she intends to fire him.

Incroyable. Des élèves de deuxième secondaire et un enseignant qui ont tant de courage, de convictions et de conscience critique. Le message de la direction est clair, toutefois. Pas de pensée critique dans son école !

L'art de donner un sens aux apprentissages


Je déjà fait l'éloge de la géniale Madame Marie-France, l'enseignante de Félix (à la maternelle) qui est en poste depuis février. En si peu de temps, elle a transformé l'expérience scolaire de mon fiston en aventure merveilleuse.


La classe de Madame Marie-France a participé à l'activité Raconte-moi une histoire du Récit préscolaire.

Pour visionner le livre de Félix, Magali et Charles

N'oubliez pas de cliquer sur le son pour entendre la narration. Les pages de droite sont narrées par Félix !