vendredi 21 août 2015

Aborder l'éducation/l'école au Québec dans une perspective critique

David Lefrançois, professeur-chercheur du Département des sciences de l'éducation à l'UQO, Marc-André Éthier, du Département de didactique de l'Université de Montréal et moi-même avons codirigé un ouvrage collectif sur les fondements de l'éducation. Les contributions des auteurs,
-->chercheurs des domaines de la sociologie, de la philosophie, de la psychologie, de la pédagogie et de la didactique, notamment, se penchent sur ces questions: 
Pourquoi éduquer ? Pour qui ?

Cet ouvrage collectif présente des textes de base sur les fondements mêmes de l'éducation :
  • l'histoire de l'éducation occidentale,
  • le rôle de l'école,
  • les principes des systèmes éducatifs,
  • le processus d'élaboration des savoirs,
  • les idéologies sociales dans le cadre scolaire,
  • le tri social et ses conséquences sur le parcours scolaire,
  • l'apport de la philosophie à l'éducation,
  • l'apprentissage et le développement humain,
  • le développement d'une pensée critique à l'école,
  • la non-neutralité de l'école québécoise.
En introduction: 

«Mais comme « personne ne libère autrui, personne ne se
libère seul, les hommes se libèrent ensemble » (Freire, 1973,
p. 44), l’éducation ne peut se faire en vase clos. Elle comporte
des dimensions collectives fondamentales sans lesquelles
nul ne peut faire son chemin. « C’est en tant que sujet, c’est-à-
dire auteur et acteur de sa propre vie en lien avec les autres
sujets composant ses diverses communautés d’appartenance
[…] que l’individu peut recréer un sens qui devient le
vecteur unificateur de son existence » (Gohier, 2002, p. 9).
Tout nous lie aux autres : notre langage, notre pensée (nos
représentations), notre action (réflexive, pratique, discursive,
pour n’en nommer que certaines) se construisent en rapport
avec autrui. Comme le dit Freire (1972) : « Il n’y a pas un ‘je
pense’ qui transmet sa pensée, mais plutôt un ‘nous pensons’
qui rend possible l’existence d’un ‘je pense’ » (p. 201).

Gohier (2002) propose que « l’éducation doit donc viser la
formation d’un sujet, auteur et acteur de sa propre vie, liée
à celle des autres personnes en tant que sujets. Réflexivité
critique, éthique et autonomie ont alors pour compléments le
sens de la responsabilité, de la solidarité et de la participation
qui contribue à tisser ce lien qui, ultimement, ressortit à la
signification conférée au monde » (p. 16).»

Et les éducateurs dans ce débat ?

Il découle de notre discussion que les éducateurs peuvent
d’abord se libérer eux-mêmes. Apprendre à se servir de leur
entendement, rejeter la reproduction fidèle et l’asservissement
au jugement d’autrui. Déconstruire les propositions normatives.
Tout éducateur a des choix à faire et le premier de ces choix
consiste à donner sens à son action professionnelle. À répondre
à la question : pourquoi éduquer ?

Les textes présentés dans les pages qui suivent cherchent à
fournir aux éducateurs des outils pour alimenter cette réflexion
courageuse et rigoureuse.»

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