mercredi 24 septembre 2008

Marchandisation de l'école

Si vous êtes comme moi et vous ragez de devoir vous rendre à la salle de cours Bowater à l'université, vous allez vous ravir de ce que l'école de mon fiston vient de réussir.

Nous avons reçu une feuille soulignant que l'école primaire venait de gagner un montant de 25 000 $ pour aménager un terrain de soccer synthétique.

Il faut voir la pauvre cour de cette école, que la ville et la commission scolaire s'étaient déjà engagées à réaménager cette année. Je peux comprendre que certains ont cru à un cadeau tombé du ciel.

Le hic, c'est que c'est un prix de la compagnie Kraft. Et Kraft propose à tous les élèves de célébrer leur prix avec un super barbecue qu'elle commandite.

Où commencer ?

Avec les adultes de cette école qui ont cru que c'était correct d'être ainsi redevable d'une compagnie privée alors que l'école est publique ? Que dire de la publicité gratuite reçue par Kraft dans toute cette affaire ? Et du fait que cette publicité vise un public d'enfants, qui sont de surcroît captifs ?

Avec la compagnie qui si elle le voulait aurait pu faire un don discret et anonyme plutôt que de créer un sentiment de reconnaissance / publicité gratuite dans cette école ?

Le manque d'esprit critique me dépasse...

Mise à jour

je reviens de chercher le fiston à l'école. Sur les murs, écrites par des mains d'enfants, des affiches sur lesquelles on peut lire «Merci Kraft Canada».

«Félix, as-tu fait des décorations pour Kraft ?»
«Oui, Madame x nous a demandé de faire des dessins pour la grosse affiche de merci»
«...»

3 commentaires:

Anonyme a dit…

La mienne s'appelle Forest quelque chose...

J'ai hâte de connaître la suite des démarches.

Anonyme a dit…

C'est très fâcheux, en effet. Quand une multinationale décide de poser un geste pour la communauté, l'intention et l'implication n'est pas la même que pour le commerçant du quartier. Évidemment, les moyens ne sont pas les mêmes.

Malheureusement, l'école publique est dans un tel état d'abandon qu'elle constitue une proie facile pour les opérations de marketing. Comme tu le dis si bien, les élèves en sont captifs.

Je ne veux pas présumer des conditions imposées par Kraft. Peut-être même n'y en a-t-il aucune.

Le plus triste, c'est que ni la direction, ni les enseignants, ni la majorité des parents, probablement, n'en soient conscients ou n'aient un sain débat sur les objectifs éducatifs à tirer de l'occasion.

Stéphanie Demers a dit…

Le pire, c'est que c'est l'initiative de la direction, pas de Kraft...

au moins deux lois ont été promulguées pour empêcher exactement ce genre de scénario, une pour prévenir la publicité aux moins de 13 ans et l'autre pour prévenir la pub dans les écoles... ni l'une ni l'autre n'a été respectée dans ce cas.