samedi 26 juin 2010

Vigilance critique, citoyens !


(Photo du Toronto Star)
1,2 milliard de dollars pour le Sommet du G-8. 900 millions pour la sécurité. Une démonstration presque quotidienne dans les médias de l’arsenal des policiers – canons à son, fusil à balles de caoutchouc, gaz lacrymogène, canons à eau, etc. Un sommet en plein cœur de Toronto, la pire erreur stratégique lorsqu’il s’agit de sécurité selon Michel Juneau-Katsuya, interviewé sur les ondes de Radio-Canada hier.


Deux jours avant le début officiel du Sommet, un appel à la vigilance critique des médias et des citoyens s’impose. Il est fort probable que le gouvernement Harper, déjà connu pour sa militarisation de la société canadienne, cherche à justifier ses dépenses excessives et grotesques pour la sécurité. Un sommet sans aucun dérapage ne saurait faire l’affaire. Comme nous l’avons vu lors du Sommet sur le partenariat pour la prospérité et la sécurité à Montebello en 2007, le gouvernement n’hésite pas à faire appel aux agents provocateurs («Des document internes de la Sûreté du Québec (SQ) obtenus en vertu de la Loi d'accès à l'information lèvent le voile sur l'étendue de l'opération de surveillance des manifestants lors du Sommet de Montebello, en 2007: 26 agents civils étaient sur place, jour et nuit, dans le cadre de cette opération baptisée «Flagrant délit». L'organigramme de «Flagrant délit» comprend une équipe de jour, pour encadrer les manifestations, et une équipe de nuit, pour surveiller les militants qui avaient érigé des campements de fortune sur le site du Sommet. Il comprend les noms de 35 policiers de la SQ imbriqués dans la hiérarchie: deux responsables, deux chefs de groupe, cinq chefs de section et 26 agents, parmi lesquels figurent au moins trois agents qualifiés de «provocateurs», et qui avaient été démasqués lors des manifestations en marge du Sommet.» Le Devoir, 14 mars 2009).



Alors que des milliers de manifestants soucieux de justice sociale se déplacent justement vers Toronto en provenance du monde entier pour protester contre la répression des droits et libertés civiles, le gouvernement Harper construit son État policier. Dans ce contexte, je suggère aux Canadiens d’accueillir avec scepticisme et esprit critique tout message qui laisserait entendre que ces manifestants sont des gens violents et dangereux pour la société canadienne, plutôt que des citoyens qui agissent selon leurs droits, dans un souci de contribuer à un monde meilleur et plus juste. Il importe aussi de se questionner quant à toute «casse» qui pourrait subvenir. Ceux qui ont le plus a gagné d’une telle situation ne sont certainement pas ceux que le gouvernement a travaillé si fort à démoniser ces derniers jours…

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