dimanche 15 février 2009

En ce mois de l'histoire des Noirs

Je propose d'explorer le colonialisme et ses suites.
Les élèves pourront explorer l’impact encore actuel de l’impérialisme et de la colonisation européenne en étudiant la contreverse soulevée en France par un projet de revalorisation du colonialisme dans les cours d’histoire.

1. Lis l’extrait de loi suivant :

Loi n° 2005-158 du 23 février 2005 portant reconnaissance de la Nation et contribution nationale en faveur des Français rapatriés (n°s 2667, 2705).
« La Nation exprime sa reconnaissance aux femmes et aux hommes qui ont participé à l'œuvre accomplie par la France dans les anciens départements français d'Algérie, au Maroc, en Tunisie et en Indochine ainsi que dans les territoires placés antérieurement sous la souveraineté française. » (Article 1).
« les programmes scolaires reconnaissent en particulier le rôle positif de la présence française outre-mer, notamment en Afrique du Nord et accordent à l’histoire et aux sacrifices des combattants de l’armée française issus de ces territoires la place éminente à laquelle ils ont droit » (Article 4).



2. Lis le texte de la chanson de Saïen Supa Crew (2005). Souligne les références aux origines de l’auteur et au colonialisme.

Rouge sang

Qu’elle est la couleur de ma terre natale ?
Rouge sang coule sur ses trottoirs,
J’écris la douleur mais les mots ne font pas assez mal,
Rouge sang coule sur nos mémoires,
En attendant j’ai mal mal mal

Hanté par la haine, l’esprit de mon peuple cours toujours à la dérive,
J’ décris le phénomène, ignore son origine ou encore la méprise,
J’suis pas africain, mais qu’est ce que c’est que ces bêtises
Un antillais de souche n’hésite pas faut qu’tu piges
Même si ça te peine, accepte la vérité y’a trop longtemps qu’on t’en prive

Refrain

Je suis là sans linge, là à prier le père de l’ange, pour que plus jamais les corps s’allongent
Dans mon village, la famine est gourmande, du pain du fromage pour ma famille c’est simple pourtant ç’que j’vous demande,
Ici le sida pollue l’air, on meurt après avoir copuler j’écris la douleur mais seul la télé rend notre misère populaire
J’suis assoiffé, et le verre qu’on me tend est troué
On fait fuir plus qu’on rapproche, faut croire qu’on est pas assez doué

Mal mal mal en attendant

Petit homme blanc jadis pour qui te prenais-tu ?
Qui t’as dit que l’inconnu ne valait pas beaucoup plus qu’une laitue,
J’ai entendu des frères me décrire tes horreurs, à croire que le colon n’a pas supporté
Le décalage horaire
Des généraux dégénéraient accueillis en héros mais défiant les dieux qu’ils vénéraient volant l’or qu’ils généraient j’ai vu ces douloureux cortège ces reportages d’un peuple en guerre à l’histoire basée sur un dilemme de partage

Refrain

Mal, à l’âme le media reste calme à l’art mêlé toute l’Afrique est laminé
En attendant j’ai…
…Cessé de rêver, ce monde au sillon trop rouge et vert
Des rivières d’argent coule et recouvre ses dérives
La cause est ancienne mais l’effet actuel, l’essentiel n’est plus la tuerie d’hier mais les faits,
Ma terre natale éternelle dernière à table, souffre j’écrirais ces mots jusqu’à points de souffle

Mal mal mal

En attendant…
…j’ai la même langue les même habits mais que nénnies
Alors pour toi je cours et joue pour paraître fort et beau
Chaque jour je coule des larmes couleur de ton drapeau
Bleu sur ma peau, blanc sur mon dos, rouge sont mes yeux
D’hier à aujourd’hui rien de nouveau

Qu’elle est la couleur de ma terre natale ?
Rouge sang coule sur ses trottoirs,
J’écris la douleur mais les mots ne font pas assez mal,
Rouge sang coule sur nos mémoires
En attendant j’ai mal mal mal



3. Lis la réponse de certains enseignants d'histoire à la loi n° 2005-158

Nous n’appliquerons pas l’article 4 de la loi du 23 février stipulant que “ les programmes scolaires reconnaissent le rôle positif ” de la colonisation
Les députés de la majorité ont refusé le 29 novembre d’abroger l’article 4 de la loi du 23 février stipulant que “ les programmes scolaires reconnaissent le rôle positif ” de la colonisation. Ce qui avait été adopté par une assemblée quasi déserte, en catimini, vient d’être confirmé en toute connaissance de cause. La pétition des historiens contre la loi, publiée par Le Monde du 21 mars, a été à l’origine d’un mouvement de protestation représentatif de la majorité des enseignants et des chercheurs. La demande d’abrogation a été faite aussi par l’Association des professeurs d’histoire et géographie, par les syndicats d’enseignants, par les associations telles que la Ligue des droits de l’Homme et la Ligue de l’enseignement. La presse s’en est fait l’écho et a ouvert un débat depuis plusieurs mois. Le gouvernement, en particulier son ministre de l’Education nationale, qui affirme que les programmes demeurent inchangés, le Président de la République, qui parle de “ grosse connerie ”, mesurent la gravité de la situation ainsi créée, le gâchis qu’ils ont laissé devenir insoluble :
Une loi qui impose une histoire officielle et nie la liberté des enseignants, le respect des élèves.
Une loi amputant le passé des millions d’habitants de ce pays, nationaux ou étrangers, qui ne se reconnaissent pas dans cette déformation unilatérale de l’histoire.
Une loi qui ne peut être appliquée, mais dont on ne peut obtenir l’abrogation.
Une loi qui compromet le traité franco-algérien de paix et d’amitié en préparation, alors que des liens étroits et anciens associent les deux sociétés.
Cette loi permettra, à l’évidence, à des groupes de pression d’intervenir contre les manuels scolaires et les enseignants qu’ils jugeraient non conformes à l’article 4.
Cette loi, imposée par des groupes de pression nostalgiques du colonialisme et revanchards, nourris d’une culture d’extrême droite, est une loi de régression culturelle en ce début de XXI° siècle où toutes les sociétés doivent relever le défi de leur mondialisation, assumer leur pluralité, qui est une richesse .
Cette loi discrédite et ridiculise l’image de la société française à l’étranger, et le communautarisme chauvin qui l’inspire ne peut que favoriser des réactions de rejet. Présente dans le droit français, elle reste une menace pour l’avenir : si le gouvernement actuel promet d’en limiter la portée, qu’en sera-t-il de ses successeurs ?
Nous demandons aux institutions universitaires, aux IUFM, aux associations professionnelles, aux syndicats d’enseignants, aux parents d’élèves d’organiser un vaste mouvement de protestation.
A l’initiative d’historiens, enseignants et chercheurs, cette pétition est ouverte également à la signature de tous les citoyens et associations qui la soutiennent.

Mission de l'élève : Comment te sentirais-tu si tu étais originaire d’une des anciennes colonies françaises ? En te plaçant dans la peau d’une personne dont le pays a été colonisé par la France, écris une réplique à ce projet de loi.

4 commentaires:

Dominique a dit…

C'est trop compliqué Stéphanie, ont passera le matériel du Canadien... Plus simple, plus simpliste aussi.

J'ai imprimé le texte pour Sim, il appréciera.

Stéphanie Demers a dit…

Vrai ! et subventionné par le ministère de l'Éducation, en plus !

En réalité, c'est une activité que j'ai déjà réalisée avec des élèves de deuxième secondaire et c'était bien enrichissant de lire leur réaction.

Anonyme a dit…

Joie et plénitude! Je méditais justement sur une activité pertinente à réaliser sur le thème d'ici la relâche... ce sera donc au programme jeudi! Rétroaction à venir.
Merci :)

Émilie

Stéphanie Demers a dit…

Yé ! Ma chouette, j'ai besoin des «autres» nouvelles aussi, je m'inquiète pour toi ...