mercredi 26 mai 2010

Madame Anne, ou l'élève au centre de ma pédagogie

1. Rencontre de parents pour le bulletin du petit

Madame Anne invite l'enfant à s'asseoir sur SA chaise d'enseignante (coussinée, qui pivote). C'est lui la star. Les adultes prennent place aux petites chaises qui glissent sur leurs balles de tennis.

Elle l'invite à présenter son portfolio. Discute de pédagogie avec lui devant les parents - «tu te souviens, nous voulions décorer la classe avec des guirlandes, il a fallu trouver combien d'anneaux de papier il nous fallait pour couvrir la superficie ...» et vers les parents : «je suis peut-être à deux ans de la retraite, mais j'ai décidé de me lancer dans une approche par problèmes pour les mathématiques. J'y crois, les enfants s'y investissent, nous apprenons ensemble.» Vers l'enfant « comment tu as trouvé ça, calculer les anneaux ? comment as-tu trouvé l'activité ?» et cette complicité entre l'enfant et son enseignante, cette discussion sur les approches expérimentées en classe continue «nous avons bien fait ça» dit l'enfant... «oui, mais Madame Anne aurait peut-être pu ajouter... » «oui, c'est vrai ... ou tu aurais aussi pu....». Ensemble, ils prennent des décisions pour la prochaine fois, et c'est sérieux et engageant.

2. L'élève vient d'avoir son anniversaire. Comme tous les amis de sa classe, il reçois un ensemble de 25 lettres attachées ensemble sous forme de cadeau. Chacune des lettres un témoignage de sa place parmi ses collègues, de sa valeur pour eux. On y devine les consignes d'écriture: décris les caractéristiques que tu apprécies le plus de cet ami, dis-lui qu'est-ce que tu aimes faire avec lui...

Ça donne des «tu es comme une luciole qui éclaire nos journées... J'aime écouter tes blagues». Ça en donne 25, toutes différentes, toutes valorisantes.

Toutes ces lettres, des situations d'écriture signifiantes - pour les auteurs et leur destinataire. Ce n'est pas sorcier, mais c'est placer l'élève au centre de sa pédagogie.

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