Trois commentaires m'ont laissée songeuse quant à la formation des enseignants.
le premier, chez Gilles, relate l'écart - le gouffre - entre ce que devrait être l'intégration des TIC aux différents domaines de formation et ce qui était enseigné à l'université.
le second, un commentaire de Charles. Je parlais d'un étudiant qui avait insisté pour utiliser le mot «professeur» alors que j'avais dit que j'étais une enseignante (mon statut officiel est celui de chargée de cours). Je relate le tout à Charles qui rétorque «C'est ça le problème, les profs ne sont pas des enseignants».
le troisième, d'un étudiant de quatrième au bac en enseignement qui me dit dans un cours «c'est la première fois que j'ouvre mon programme [Programme de formation de l'École québécoise]» en enlevant l'emballage cello devant moi.
Je m'inquiète de ces écarts. J'ai parfois l'impression qu'à l'université, on oublie souvent que les enseignants (en formation ou en poste) ont des contraintes longues comme le bras. Ils sont des agents de l'État, leurs actes professionnels sont balisés par un programme qui fait loi, qu'on ne peut décider d'ignorer parce qu'on n'est pas d'accord. À tout ça, il faut ajouter la structure et la forme scolaire. Certes, il existe des marges de manoeuvre, des brèches dans le système, mais elles sont des occasions pour dépasser le programme (aller plus loin), pas l'ignorer !
On pourrait au moins avouer que ces contraintes existent ?
Je crois fermement en la théorie. Elle est plus que nécessaire, c'est la base. Mais des cours magistraux de trois heures sur la théorie n'apporteront pas les changements voulus en éducation, même s'il s'agit de la théorie la plus progressiste qui existe. Comme le disait Freire «C’est seulement au moyen d’une éducation qui ne sépare pas l’action de la réflexion, la théorie de la pratique, la conscience du monde, qu’il est possible de faire naître une forme dialectique de pensée qui contribue à insérer les hommes en tant que sujets dans leur réalité historique. »
Il faut tenir compte de la réalité scolaire dans la formation des enseignants, du mandat dont ils héritent, des incontournables de leur pratique. Sinon, je sens que l'on envoie des nouveaux enseignants qui n'auront pas eu la chance de concilier ce qui est avec ce qu'ils ont appris, la marge sera trop grande et ils devront se réfugier dans ce qu'ils ont connu sur les bancs d'école.
et reproduction sociale et tralala
dimanche 14 septembre 2008
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
1 commentaire:
AH ! je t'ai enfin trouvée ! (ton adresse n'était pas la bonne héhé - et les mots pédagogie critique insuffisant pour arriver ici ;)
Il est un peu tard, mais je prendrai le temps de te lire cette semaine :)
Enregistrer un commentaire