C'est avec beaucoup de tristesse que j'ai appris aujourd'hui la mort d'Aimé Césaire. C'est un homme pour qui j'ai une admiration sans bornes et dont les paroles m'inspirent à plus d'humilité et d'humanité.
S'il est surtout connu pour ses oeuvres poétiques, je le connais surtout par ses écrits politiques et son ardente défense des droits et libertés civiles des peuples colonisés.
«[…] la colonisation, je le répète, déshumanise l’Homme même le plus civilisé; que l’action coloniale, l’entreprise coloniale, la conquête coloniale, fondée sur le mépris de l’Homme indigène et justifiée par ce mépris, tend inévitablement à modifier celui qui l’entreprend; que le colonisateur, qui, pour se donner bonne conscience, s’habitue à voir dans l’autre la bête, s’entraîne à le traiter en bête, tend objectivement à se transformer lui-même en bête. C’est cette action, ce choc en retour de la colonisation qu’il importait de signaler.» Aimé Césaire, «Discours sur le colonialisme», Présence africaine, Paris, 1955.
Césaire a su faire de sa vie une cadeau à l'humanité toute entière « Ma bouche sera la bouche des malheurs qui n’ont point de bouche, ma voix, la liberté de celles qui s’affaissent au cachot du désespoir. »
Et savoir qu'il existe comme un phare dans l'obscurité d'une société toujours aussi déshumanisante, ça me donne l'envie de pleurer.
jeudi 17 avril 2008
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