On peut être à la fois horrifié et soulagé ?
nul besoin de vous dire que je n'ai pas gagné mes élections ;-)
Je crois toutefois que la grande nouvelle de ces élections est l'apathie électorale. Nous n'avons pas franchi les 60 % de participation. Voilà qui m'horrifie. Je m'inquiète particulièrement du taux de participation chez les 18-22 ans.
Je comprends toutefois que compte tenu l'absence de délibérations engageantes dans la place publique (certains diraient de l'absence de place publique réelle) dans le cadre des derniers mois, les enjeux n'étaient pas clairs pour tous.
Pourtant...
Charles et moi discutions ce matin de l'engouement pour la droite dans les banlieues. À sa théorie de régulation sociale (je veux que mon voisin se plie à la norme, je veux un quartier "propre", je perçois que tout ce qui est hors-norme est une menace) j'ajoute celle de la militarisation de la société de Giroux. La peur nous fait poser des gestes si irrationnels que l'on peut parler d'un phénomène inconscient - inconscient des forces sociohistoriques qui manipulent la perception que l'on a de la société, qui véhiculent peur et retranchement individualiste - qui permet de renforcer la base de pouvoir des élites dominantes. Je crois même que cette base a été renforcée hier.
Mais comme je suis optimiste (naïve ?), je vois aussi les brèches. Je vois les ouvriers des territoires des secteurs primaires et industriels de l'Ontario et de la Colombie-Britannique résister aux mécanismes de leur exploitation. Pourquoi n'est-ce pas un enjeu au Québec ? La question nationale a-t-elle obnubilé la question des disparités ? Les croyons-nous encore liées, dans nos sensibilités de peuple longtemps traité comme citoyens de seconde classe ?
Beaucoup de réflexions à faire encore, je vais d'abord digérer le malaise laissé par cette étrange soirée.
mercredi 15 octobre 2008
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7 commentaires:
Malaise, dis-tu ?
J'avoue avoir eu peur, pendant un certain temps, de la présence d'un gouvernement majoritaire conservateur.
Mais je me demande si nous n'avons pas eu pire, sincèrement. C'est peut-être tordu comme vision, mais l'actuel gouvernement minoritaire va agir à la façon d'un majoritaire et aucun parti ne se mouillera pour l'empêcher en ce sens. Surtout pas de nouvelles élections !
Ce qui, d'une façon ou d'une autre, se traduira par une perte considérable de nos acquis sociaux et culturels.
Et aucune possibilité d'en vouloir au Canada dans son ensemble et de s'opposer à une culture canadienne différente de celle du Québec, puisqu'il ne s'agit que de l'opinion d'une partie de la population.
Bref, 3 ou 4 autres années de bourbier terrible...
Suis déprimée ce matin ...
Tu as doublement raison. Le Québec risque de surcroît d'être marginalisé par une parti conservateur rancunier face à l'échec de sa séduction du Québec. Comme un amant rejeté, il risque de chercher à consolider d'autres relations plus fructueuses, notamment avec l'Alberta, le monde rural, les banlieues qui ont peur sans savoir pourquoi. Les acquis québécois (et du reste du Canada) risquent de perdre des plumes.
Peut-être est-ce le réveil dont nous avions besoin pour mobiliser la contestation contre le néolibéralisme, le pouvoir de l'élite, les disparités socioéconomiques, en faveur de la défense de l'État providence.
Debout, la gauche !
Ajoute à cela la crise économique actuelle qui force les gouvernements néolibéraux à agir pour sauver leur système économique qui a manifestement lamentablement échoué...
Qui sait si nous n'aurons pas la chance de bâtir un état plus socialiste dans les années à venir?
Il est seulement dommage que cela se fera nécessairement sur le dos d'une vaste tranche de la population... si cela s'actualise, évidemment.
Je ne suis pas très surpris du faible taux de vote. Les gens ne voulaient pas d'élection et en plus d'avoir eu une campagne électorale archi-plate, aucun partit n'a proposé de projet de société emballant. Belle combinaison perdante, tout ça!
Il y a aussi des facteurs importants à ne pas négliger comme la monté du cynisme. Notre politique 1.0 est déconnecté de la réalité.
Nous sommes en face d'un mur qui s'en vient très vite et à moins d'agir rapidement et intelligemment en changeant nos valeurs et en faisant une petite introspection sociale, nous allons percuter ce mur...
Il faut comprendre que le bien commun doit primer sur l'individualisme, la compétition et l'obsession du profit. En ce sens, nous avons besoin d'une véritable révolution, autrement nous risquons notre propre destruction.
je suis d'accord avec tout ce que tu dis, Rémi. Il faut maintenant créer la masse critique pour cette révolution, des agents multiplicateurs pour alimenter les réflexions critiques face à la mainmise de l'appareil capitaliste sur une citoyenneté de plus en plus individualisée, etc.
le faible taux de participation n'est en effet que le symptôme d'une maladie insidieuse beaucoup plus grave.
Il ne faut par ailleurs pas oublier qu'il eswt bien faux de croire que l'apathie ambiante interpellent au même titre tous les partis.
Les faibles taux de participation aux élections et aux différents processus démocratiques et citoyens servent remarquemablement bien ceux qui nous veulent apathiques, ceux qui profitent de ces faibles taux de participation pour former un gouvernement qui servira les intérêts de leurs amis industriels et capitalistes.
La démocratie est vachement plus simple sans les citoyens!
@ Stéphanie Demers: Oui en effet, il faut préparer les élèves d'aujourd'hui à être les citoyens de demain. Des citoyens actifs et lucides avec un regards sur l'avenir. En ce sens, merci d'être là. Merci pour le travail que vous faites chaque jour! Vous contribuez à changer le monde par le moyen le plus important qui est l'éducation. C'est le premier pas vers un changement!
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