lundi 12 mars 2012

Aux étudiants qui dans la rue demandent justice ...

Vous n’êtes pas dans la rue que pour vous. Les violences, le harcèlement, les insultes, l’intimidation, le ton paternaliste d’un trop grand nombre de journalistes, vous les subissez pour d’autres aussi. Cela peut vous sembler étrange, mais vous portez dans chaque poing levé, dans chaque pas de marche pacifiste mais déterminée, dans chaque refus de reculer, le désir profond d’une société meilleure de tous ceux et celles qui n’ont pas le courage, la volonté, l’énergie ou l’optimisme de se lever avec vous. Et par chaque geste de rébellion que vous posez, vous portez des milliers de petites rébellions quotidiennes et vous effacez peu à peu le cynisme qui engourdit ceux qui vous précèdent.

Et ils commencent à croire que c’est possible, que c’est juste et qu’il est temps.

Et plus votre détermination est forte, plus vous répétez que la justice sociale et le bien commun ne sont pas matières à compromis, plus ils ont envie de marcher avec vous. Plus ils ont envie de dire «assez» à ceux qui leur enlèvent la possibilité de rêver à mieux. À ceux qui pillent leurs ressources, détournent leurs aspirations, leur vote, leur voix.

Et le contraste est frappant. Vous, éthiques, solidaires, justes, soucieux des luttes qui vous ont permis de mener celle-ci, conscients du fait que votre cause est plus grande que les frais de scolarité et qu’elle doit viser les origines de l’injustice au sens large. Eux, vendus, cyniques, égoïstes et myopes. Vous, grands et en puissance. Eux, petits et honteux.

Qui voudrait se ranger derrière eux plutôt que vous ?

Mais n'oubliez pas qu'avant vous, et en parallèle à vous, des gens d'un courage sans limites militent depuis des lunes. Ils militent pour la justice sociale aussi et contre le même oppresseur. Ils ont depuis longtemps identifié les origines de l'injustice qui ronge la dignité humaine - la pauvreté, l'exploitation, l'oppression, la discrimination. Ils luttent souvent peu nombreux, mais toujours dans l'urgence.

Rangez-vous à leur côté. Pas le temps d'une grève étudiante, mais le temps d'une vie militante.

1 commentaire:

Paul Leduc Browne a dit…

Rangez-vous à leurs côtés et, comme eux, bâtissez les réseaux, les formes d'organisation, qui vous permettront de conserver, de développer et de transmettre l'expérience de vos luttes, d'apprendre vous-mêmes et d'aider d'autres à apprendre, à comprendre, à entreprendre la transformation sociale.