mercredi 9 mai 2012

Le Conseil municipal de Gatineau refuse de rendre des comptes


Qui ne dit mot consent
Le silence est le frère de la complaisance


Hier, plusieurs étudiants brutalisés par la police de Gatineau pendant les événements du 16 au 19 avril 2012,  ainsi que des sympathisants de leur cause, se sont présentés au Conseil municipal de Gatineau afin d’informer les membres du Conseil de ce qu’ils avaient vécu : arrestations massives et arbitraires/politiques (en deux jours, plus d’arrestations qu’il n’y avait eu jusqu’alors au Québec, incluant Montréal), brutalité policière ayant causé plusieurs blessures, traitement inhumain des manifestants arrêtés (détenus plus de sept heures dans des autobus, sans accès à de l’eau, de la nourriture ou même aux toilettes, plusieurs avec les menottes tellement serrées que leurs mains sont devenues mauves), interventions policières illégales (tendre un piège «kettling» dans l’édifice Brault pour arrêter les manifestants). Plusieurs des gestes posés par les policiers sont des violations flagrantes à leur propre code de déontologie, ainsi que de la loi.

Les élus municipaux nous ont répondu qu’ils n’étaient pas responsables du corps policier de la ville qu’ils dirigent. Pourtant, c’est la ville qui paient leur salaire (le budget s'élève à 58,6 M$ cette année pour le service de police, soit 11,9% de l’ensemble des dépenses municipales). 

Ils ont fait grand cas de la séparation des pouvoirs «la police ne peut être au service du politique» nous a-t-on dit. Les policiers le savent-ils ? Car tout indique que dans cette semaine d’horreurs, c’est le pouvoir politique qu’ils servaient. Une chose est certaine, toutefois : en refusant de se prononcer sur les excès de leur corps policier, les élus de la ville de Gatineau, «le politique», était au service de la police hier soir.  

Les politiciens étaient fuyants, les étudiants informés, critiques, solidaires et éthiques. 
Resteraient-ils aussi silencieux s’il s’agissait de leurs enfants ? Comment se fait-il que les avocats de Francis Grenier, gravement blessé à l’œil par le SPVM considèrent que la loi permet de rendre la ville de Montréal responsable de la brutalité dont a été victime leur client, mais qu’à Gatineau, le conseil municipal considère qu’ils n’ont aucun compte à rendre aux victimes de la brutalité de leur service de police ?

Voici, entre autres, les policiers de Gatineau qui bloquent l’accès d’un blessé et des «médics» qui le soignent à l’ambulance.


11 commentaires:

Anonyme a dit…

1. Ce n'est pas le rôle du politique de dénoncer ces pratiques, les policiers font leur travail de façon indépendante et c'est bien comme ça. Si vous croyez avoir été maltraitée, faites une plainte en déontologie policière.

2. Laissez les étudiants qui souhaitent étudier le faire. En leur bloquant l'accès, ils feront appel aux tribunaux et aux forces policières. VOUS N'AVEZ RIEN À GAGNER EN BLOQUANT L'ACCÈS À D'AUTRES GENS.

3. Lorsque vous bloquez l'accès ou perturbez les activités d'un établissement, il est normal que les policiers vous fasse dégager : c'est leur travail. Si vous tenez absolument à rester, assumez les conséquences. OUI ÇA PEUT ÊTRE VIOLENT.

4. Généralement parlant, les gens appuient votre cause mais commencent à trouver que vous en menez large. Votre mouvement est infiltré de dizaines d'organismes et votre message en est dilué. PENSEZ-Y.

5. Attendez l'élection : vous pourrez vous prononcer démocratiquement, selon les règles de l'art, sans craindre d'être blessé.

Stéphanie Demers a dit…

1. Ce n'est PAS normal qu'un conseil municipal considère qu'il n'a aucun compte à rendre sur un service payé par les taxes municipal. Le maire s'est récemment prononcé sur la «filature» dont il s'est dit victime de la part des policiers de Gatineau. Deux poids, deux mesures ? Qui enquêtera sur ma plainte ? D'autres policiers ? En passant, ma plainte est envoyée.

2. Le chef du SPVM a clairement indiqué que les injonctions sont une affaire civile dans laquelle les policiers n'ont pas intervenir, sauf si le juge l'ordonne. Ce n'est pas le cas de l'UQO. Qu'avez-vous à dire au millier d'étudiants qui se sont démocratiquement prononcés pour la grève ? Leurs droits ne sont-ils pas bafoués ?

3. Les policiers sont armés et casqués. Ils n'ont pas fait dégager les étudiants, ils les ont violemment matraqué, poivrés, piégés, puis détenus dans des conditions qui ne passeraient même pas le test des conventions de Genève.

4. Infiltré ? Par les agents provocateurs, comme l'avouait dernièrement le chef de la SQ en commission parlementaire ? Avez-vous idées des propos qui sont tenus à l'égard des grévistes ? Des menaces de mort que nous recevons tous ? des incitations à ce que la police tire sur les étudiants?

5. Je vote toujours aux élections municipales. Je mets des affiches sur mon terrain pour le candidat que j'appuie. J'étais, jusqu'à tout récemment, des plus fières ambassadrices de Gatineau, de mon secteur et de mon conseiller municipal. Je les vantais à tous. Je ne sais désormais plus en qui placer ma confiance.

Stéphanie Demers a dit…

J'aimerais par ailleurs, Anonyme, que vous m'indiquiez si une seule de mes affirmations dans ce billet est fausse ou erronée.

Anonyme a dit…

Les injonctions sont une affaire civile, jusqu'à ce que la direction de l'établissement demande aux policiers de l'exécuter, ce que l'UQO a fait. À partir de ce moment, on parle d'une opération policière.

En passant, la police de Gatineau a toujours eu une excellente collaboration avec le mouvement étudiant. Celui-ci a été très bien encadré, les manifestations pacifiques ont nécessité plusieurs fermetures de rues, et les policiers ont toujours été présents pour assurer la sécurité des étudiants dans les rues. Le message ne peut être plus clair : une bonne collaboration = un bon service.

C'est la même chose à l'UQO ou au Cégep, si on vous demande d'être à 10-20 mètres de l'édifice et de laissez le libre accès aux gens, faites-le et il n'y aura aucun problème. C'est simple.

La « brutalité policière » à laquelle vous faites référence est bien relative. Des gens trouvent que les policiers ont été très patients. D'autres trouvent que c'était de la violence gratuite. Selon moi, les gens qui sont restés sur place méritent ce qu'ils ont eu : les gens n'ont pas quitté ou ont attendu trop longtemps avant de le faire. Le fait de voir des policiers casqués débarquer sur les lieux devrait être un signal pour que vous songiez à quitter pour éviter les ennuis.

Je ne vais pas commenter point par point votre billet, mais je crois qu'il est important de mentionner qu'une manifestation peut être faite pacifiquement, sans casse, sans violence, lorsque les lois sont respectées.

Anonyme a dit…

En tant que professeur, vous devriez passez plus de temps à vos activités pédagogiques qu'innonder les réseaux sociaux de commentaires pro-grèves et contre votre employeur, soit l'UQO et l'État Québécois.

Vous me faites rire avec votre démocratie étudiant, vous avez des taux de participations faibles. La FTQ-Construction est plus démocratique que les assemblées et les organisations étudiantes. Vous vous n'êtes jamais demander pourquoi il a si peu d'étudiants qui prennent la peine d'y aller? Votre plus grande manifestation lors de la crise à l'UQO était ausai de 500 personnes avec plusieurs personnes personnes provenant de l'extérieurs de l'UQO. Ou était les 6000 étudiants? Chez eux, car ils savent que quoi qui arrive ou quoi est voter le petit noyeau militant va continuer de faire à sa tête (à preuve que c'est un petit noyeau, voyez sur le groupe facebook comité de grêve duquel vous commentez si souvent, c'est toujours la même dizaine de personnes qui y participent). Le premier vote de grêve était contre à l'UQO, est-ce que ça la empêcher l'Université d'être en grêve, bien sur que non!

Vous vous plaignez d'avoir été mal mené, mais vous avez violer un injonction de cour ayant force de loi. Un peu de raison et de sérieux madame, vous êtes professeur d'université!

En passant, je me mets anonyme, car je sais très bien qu'en mettant mon nom, un de vos accolytes va me retrouver sur facebook pour m'injurier ou m'envoyer des menances! Sur ce, vive votre démocratie! Duplessis était surement plus démocrate que vous!

Stéphanie Demers a dit…
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Stéphanie Demers a dit…

Je n'ai violé aucune injonction, je l'ai respectée à la lettre. je me suis fait brutalisée en me rendant à mon travail et arrêtée sur un trottoir bien loin de l'UQO. Les policiers nous ont dit que personne ne serait arrêté si on obtempérait. Ils ne nous ont donné aucune consigne à laquelle obtempérer.

merci de me rappeler mon travail. Mon domaine de recherche est l'agentivité citoyenne des jeunes, la finalité sociale de mon travail est de rendre l'éducation et la société plus justes. Je fais mon travail. à raison de 70-80 heures par semaine et j'ai le dossier de publication qui le démontre.

Vous devrez répéter votre commentaire à plus de 1000 professeurs des collèges et universités québécoises, qui sont tous impliqués comme moi. je sais que plusieurs préfèrent la jeunesse ignare et aliénée, ce n'est pas notre cas.

Voulez-vous aussi annuler les élections municipales ? provinciales ? les taux de participation y sont faibles. Au municipal, c'est beaucoup plus faible que dans les assemblées étudiantes. Pourtant, personne ne demande qu'elles soient annulées ou que les décisions prises par le conseil le soient. personne ne dépose d'injonction pour nuire à la démocratie municipale. Vous voulez vous en moquer ?

Duplessis plus démocrate que moi... je ne suis pas démocrate parce que je défends les droits et libertés de la charte ? Par que j'appuie la démocratie étudiante ? parce que je participe aux institutions publiques ? Dites-moi de grâce comment j'ai nui à la démocratie ...

Stéphanie Demers a dit…

Je ne me suis jamais prononcée contre l'UQO. J'ai relaté des faits. J'y suis depuis 1996 et j'ai toujours été fière d'y être. je suis encore une excellente ambassadrice de mon université et je continuerai à l'être. Je recrute étudiants et personnel enseignants sur une base régulière.

L'État n'est pas l'employeur des professeurs d'Université.

Comme vous semblez très mal comprendre le travail d'un professeur d'université, voici un extrait de notre convention collective qui l'explique clairement

5.01
L’Université est un lieu spécifique que se donne la société afin d’assurer la formation supérieure, la production et la diffusion du savoir, principalement par l’enseignement, la recherche, la création et les services à la collectivité. L’autonomie universitaire par rapport aux gouvernements, aux corporations et aux autres institutions ou groupe d’intérêt est essentielle à l’accomplissement du rôle de l’Université.
5.02
Tout professeur a la pleine jouissance de ses libertés
politique et académique, qu'il soit ou non dans l'exécution de ses fonctions à l'Université, et en aucun temps ces droits prévus à la convention collective ne pourront être affectés à l'Université à cause du libre exercice de ces libertés.

L'Université et ses représentants et le Syndicat et ses
membres n'exerceront ni directement, ni indirectement de pression, contrainte, discrimination ou distinction injuste contre un professeur à cause de sa race, de son origine ethnique, de ses croyances, de son sexe, de son état de grossesse, d'un handicap physique, de son âge, de ses
opinions et actions politiques ou autres, de sa langue, de son orientation sexuelle ou de l'exercice d'un droit que lui reconnaît la présente convention collective ou la loi.

Tout professeur est libre d'exprimer ses opinions
personnelles à l'intérieur ou à l'extérieur de son lieu de travail, sans préjudice aucun aux droits et obligations rattachés à son statut et dans le respect de ses obligations professionnelles envers l'Université.

5.04
La liberté académique est le droit qui garantit
l’accomplissement des fonctions professorales.
Elle comprend (...) Le droit d’expression, incluant la critique de la société, des institutions, des doctrines, dogmes et opinions, notamment des règles et politiques universitaires, scientifiques ou gouvernementales.

Stéphanie Demers a dit…

Jugement du juge en chef du Canada: les injonctions nuisent à la liberté d'association garantie dans la Charte http://scc.lexum.org/fr/1987/1987rcs1-313/1987rcs1-313.html

YoGi a dit…

Je suis sans mot devant plusieurs des commentaires de ce dénommé « anonyme ». Il y a ceux qui se masquent lors de manifs pour protéger, voire renforcer le bien-commun à moyen terme en menant une lutte des classes, et ce, sans relâche depuis plusieurs semaines au Québec. Et il y a ceux qui se cachent derrière un écran d’ordinateur, faute d’être aptes à dialoguer en vrai. Les policiers ne dialoguent pas non plus en vrai, mais si tel est le cas et qu'il s’agisse d’un autre derrière cet ordi, je n’en serai pas surpris! En ce qui a trait aux menaces, merci de rappeler que seulement les grévistes font des menaces et qu’ils sont les seuls à intimider ; c’est la bonne vieille cassette. Je trouve déplorable, particulièrement le ton que vous prenez lorsque vous dites souvent avoir le pouls du peuple comme si vous étiez un liseur de bonne aventure : le peuple pense ci, le peuple pense ça. Écoute, pense ce que tu veux, fais ta propre opinion, mais ne viens pas nous faire suer avec ton histoire de throll ici! La cassette de la gardienne de la démocratie, les jugements sans fondements, les anecdotes qui ne tiennent pas la route… À ce que je vois, la professeure est en mesure de répondre efficacement à vos répliques trop faciles, et j’en suis fier. Répliques posées, dosées, et appuyées! On aime ça comme ^ca! J'ai presque hâte de voir le prochain commentaire d'Anonyme!

Bill a dit…

http://www.facebook.com/events/307907852621857/