Nous vous avions avisé. Intellectuels, journalistes, artistes, scientifiques,
toutes ces voix se sont unies pour vous mettre en garde. Vous n’avez pas voulu écouter. Je ne sais pas qui ou quoi vous conseille. Ça ne peut pas être votre raison, vos
décisions sont irrationnelles. Ça ne
peut pas être votre conscience non plus, vos décisions sont immorales. Restent votre égo, votre ambition, votre soif
de vengeance.
Nous voilà ici, maintenant. Vous nous avez déclaré la guerre et cru que
nous serions impressionnés. Vous – oui je dis vous, parce que les ordres, elles
sont les vôtres, comme l’est l’ultime responsabilité de tout ce qui s’est
produit ces 98 jours – avez éborgné, poivré, matraqué, brutalisé, gazé, arrêté,
bâillonné plus d’un millier de nous.
Vous avez porté atteinte, jour après jour, à la dignité humaine au nom
de laquelle nous défendons la justice sociale. Vous avez tenté de tout nous
enlever. C’est dire tout ce que vous n’avez pas compris !
La solidarité - vous vouliez nous diviser, vous
avez fait grandir nos rangs, consolider nos liens ;
La détermination – vous vouliez nous
essouffler. Nous sommes
marathoniens. Rien n’arrête la course
vers un monde meilleur;
La mobilisation – vous souhaitiez arrêter
notre mobilisation. Nos actions, notre corps entier sont portés par la colère
que vous attisez sans cesse.
Bravo !
Nous voilà tissés les uns aux autres, frères et sœurs d’armes. Chaque fibre tendue contre vous.
Vous avez cru nous atteindre
maintenant ? Avec une loi aussi
pauvre de raison, de morale et de légitimité que vous ? Ne voyez-vous pas qui sont ceux et celles qui
se dressent devant vous ? Ne
voyez-vous pas avec quelle force créatrice, avec quelle discipline, avec quelle
éthique et quel intellect ils et elles répondent à chacun de vos coups, aussi
bas soient-ils ?
La loi 78 ? Pauvre homme. Vous fertilisez le terreau de
la révolte dont vous êtes la cible, vous et vos maîtres porte-feuille. Vous croyez protéger vos intérêts en
protégeant les-leurs ? Ils
tenteront bien de vous larguer, ridicule et contaminé que vous êtes par vos
gestes de répression. Mais comme je le disais il n’y a pas si longtemps, la
jeunesse québécoise a déterré les racines profondes de l’injustice et elle les
laisse à découvert pour nous tous. Et
nous y reconnaissons les PowerCorp, Québécor, RTA, complexe
militaro-industriel, bourreaux de l’humanité tout entière.
Et nous n’avons fini ni de vous, ni d’eux.
Vous ne nous faites pas peur.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire