lundi 11 février 2008

De mes anciens élèves au secondaire

Voilà 2 ans que j'ai quitté l'enseignement secondaire et les élèves me manquent péniblement. Je revois fréquemment plusieurs de mes anciens élèves. Une élève me racontait dernièrement qu'elle trouvait très difficile son insertion au CÉGEP, mais qu'elle aimait bien se motiver en lisant une lettre que j'avais écrite à mon départ.

«Lettre d’amour à mes élèves


C’est nul, mais je dois m’en aller. J’aurai passé avec vous des moments inoubliables, vous aurez fait de moi une bien meilleure personne, une maman plus attentionnée et avertie, une enseignante plus militante. Plus que jamais convaincue, aussi, que l’on vous sous-estime mais que l’avenir promet puisque vous y êtes. Combien de fois me serais-je pliée au désespoir devant un bulletin d’actualités ? Combien de fois la seule idée de vous et de votre désir de contribuer m’aura-t-il relevée ? Je ne les compte plus, mais je sais que ma gratitude envers vous est sans limites.

Je profite de cette occasion pour vous rappeler que vous êtes, tous et chacun, ce qu’on appelle des agents multiplicateurs. La tâche est lourde, le défi, grand. Respirez profondément. Allez chercher au fond de vous tout ce qu’il y a de plus noble chez l’être humain. Regardez autour de vous et AGISSEZ. Pour votre bien et celui de tous. Et lorsqu’on vous demandera «Qu’est-ce qui presse ?» et qu’on vous dira «Ralentis, il n’y a pas de feu», répondez que oui, il y en a un. Il est là, dans votre plexus solaire, au carrefour de votre cœur et de votre âme. C’est un feu qui brûle ardemment, qui vous anime de compassion, d’empathie et de détermination. Nul ne peut l’éteindre. Vous en êtes le gardien et vous l’attisez devant l’injustice, les préjugés, la haine et la guerre. C’est le feu de vos rêves, de l’espoir l’emportant sur le cynisme. Vous êtes porteurs de ce feu que vous allumerez en d’autres, pour éclairer le sentier. Et un jour, vous triompherez. Pour vous et pour tous. VOUS ÊTES CAPABLES. Je le sais, je vous ai vus à l’œuvre. L’impossible, c’est ce qui n’a pas encore été réalisé.

You know where to find me.»

C'est vraiment fou qu'une minute pour leur dire qu'ils sont admirables peut les raccrocher à leur mission humaine et à l'école.

2 commentaires:

Sylvain a dit…

Wow ! Me permets-tu de m'inspirer de ce mot (qui traduit si bien ce que je pense lorsque le cynisme ne m'embue pas trop l'esprit - et ça ne dure jamais longtemps) à la fin de l'année. (Non je ne pars pas, mais pour eux, ce sera la fin de l'année avec moi...)

Stéphanie Demers a dit…

Il est à toi Sylvain, comme à tous les enseignants engagés et convaincus de la beauté profonde (parfois étrange) des adolescents !