Que d'émotions au visionnement de cette entrevue avec le co-fondateur de la pédagogie critique, Henry Giroux et celui qui détient la Chaire de recherche du Canada en pédagogie critique, Joe Kincheloe.
C'est dire que nous venons tous à la pédagogie critique pour trouver des solutions aux problèmes de pouvoir et de justice sociale. Giroux raconte qu'il a lu La pédagogie des opprimés de Freire après avoir été réprimandé par son directeur alors qu'il enseignait au secondaire parce qu'il avait placé les pupitres de ses élèves en cercle. J'ai ri, car la même chose m'est arrivée, en 1999, alors que j'enseignais le français en cinquième secondaire. Des enseignants m'accusaient même d'avoir ruiné leur année scolaire. Comment est-ce que je croyais pouvoir les contrôler ? Les empêcher de parler entre eux, de regarder ce que leurs voisins écrivaient ? (C'est ça, l'idée !!) J'avais des citations de Sartre, de Beauvoir, de Luther King, de Camus sur les murs et on m'accusait d'enseigner la politique et non le français. Quand j'ai fait lire Speak White, on voulait savoir pourquoi je n'abordais pas la poésie avec les classiques (Beaudelaire, Hugo). Pire encore, nous avons étudié, les élèves et moi, ce poème dehors, à l'ombre d'un pin magnifique, assis par terre. Là encore, mes propres collègues étaient révoltés du tort que je venais de causer «ils vont tous nous demander d'aller dehors, maintenant !» déploraient-ils. Comme si l'école, c'était 4 murs.
Ouf... écouter et lire Giroux me réconforte, surtout que je rencontre encore de la résistance dans les cours que je négocie avec les étudiants en formation à l'enseignement. C'est un phare pour tous les «subversifs» qui osent dire aux élèves et aux étudiants que le pouvoir se partage, des connaissances se construisent, ce qu'ils ont à dire et ce qu'ils croient est important pour nous, un mode meilleur est à notre portée car nous avons le pouvoir et la praxis pour le changer.
mardi 26 février 2008
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